De la Grèce….à l’Ilot
Voilà un saut en Grèce qui me ramène
encore à l’Algérie , à ma terre natale, et surtout à ce coin de bord de mer où
nous eûmes, bien à nous pour une fois, une petite maison de vacances,
pour quelques années…
Nous
y avions atteint pour un temps limité, comme une apogée de bonheur de vivre,
fait d’ingrédients délicieux: mer, pèche, bateaux, musique, danse, amis,
tendresse…
Et
puis, trop vite, le microcosme au sein duquel nous vivions en parfaite harmonie
s’est dispersé.
C’est alors que nous avons osé prendre la décision brusque de
nous retirer aussi.
Comme si le rideau ne pouvait que tomber sur un décor
planté là, avec des acteurs de passage,
le temps d’une comédie légère, finissant en tragi-comédie.
le temps d’une comédie légère, finissant en tragi-comédie.
Aujourd’hui, à Niphoreika, je viens de
rencontrer un grec, prénommé Ilias, natif de Kato’Achaïa, fier descendant des
Achéens, qui vit depuis toujours dans sa bourgade natale, malgré ses
longues études à Athènes. Il a choisi d’y demeurer, d’y faire restaurer sa
vieille maison et je le comprends. C’est une petite ville pauvre, mais les
côtes voisines recèlent des beautés encore sauvages,
inestimables à ses yeux.
Est-ce par héritage de
cette sagesse grecque dont il semble à peine se souvenir qu’il reste attaché viscéralement à la maison de ses
pères ?
Alors
qu’insouciante de mes liens à ma terre natale, je l’ai quittée, comme une nomade, sans même le désir
précis d’y revenir, même pas dans mes vieux jours comme Ulysse à Ithaque ;
Tout
cela….
Posée au bord d’un
chemin de plage, une petite maison ocre et verte .
Pour un temps limité, elle a
été comme le seul lieu vraiment
nôtre
Nous y avons débordé de joies
telles que celles-là, pour mon père, ses joies totales
:au bout de
2 kilomètres de route en corniche: son bateau, la pêche, en compagnie du jeune aristocrate bizarre
les
retours de pêches miraculeuses au port de la Madrague, proche de la plage aux eaux limpides
Maroc, le gardien mystérieux au grand
rire qui offrait le thé à la menthe, versé de très haut dans
ses verres colorés
et cela encore, la table de ping-pong
où se livraient des parties fulminantes,dans un décor sépia
de fresques polynésiennes
mon crapaud apprivoisé, le moineau sauvé qui ne me quittait plus
et cela aussi l’arrosage du jardin et
des corps ruisselants d’eau de mer,
et
les bons vieux amis qui débarquaient chaque dimanche
Et pour moi : à trois cent
mètres, la Péniche, et nos premiers émois
orchestrés par de somptueux standards de jazz New Orléans qui invitaient aux swings hors d’haleine suivis de tendres blues ,
et cela encore, plus loin, au
détour d’audacieuses courses à moto, l’étonnante vision de dunes sauvages glissant vers des mirages
bleutés.
Par
tout cela, vécu dans les réseaux serrés d’amitiés tissées au fil du temps
j’appartenais
à ces lieux, et ils m’appartenaient pleinement…
Mais
non !
car tout cela
ne fut que prêté pour un temps
bel
et bien révolu..
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